2023

$20.95

978-2-89766-437-4
15.99
978-2-89766-438-1

Je laisse les enfants disparaître

Marise Belletête

Sans enfant qui court devant soi, où s’enfuient les traditions ? À l’image d’une courtepointe, les poèmes de Marise Belletête reprennent le fil perdu de l’héritage et remettent au métier à tisser l’ouvrage du temps. Telle une Pénélope, la poète tisse et détisse les souvenirs d’une enfance qui s’enfuit, devenant à la fois fille d’une lignée improbable et mère-fantôme. Peu à peu, la perte laisse place à un silence habité, celui d’une filiation féminine liée par les recettes de grand-mère et par la beauté variqueuse des cicatrices. Je laisse les enfants disparaître est un recueil d’ourlets décousus et de traumas reprisés en dentelle.

qui croirait que je me suis tenue
dans la boue

que j’ai occupé mon cœur
avec les craquements des tiges

et le rêve d’une vie invisible

je porte peut-être
du côté des spectres

l’enfant
que j’ai été

pieds nus
jusqu’à l’usure

DANS LA PRESSE

Dans ce premier recueil elle aborde de très jolie façon la transmission, l’héritage, mais aussi les traumas, en parlant notamment de la naissance et de l’engendrement au-delà de l’enfantement. Donc ce n’est pas que faire un enfant. C’est comment naître, renaître. J’aime cette idée qu’on puisse et se perpétuer et s’engendrer sans forcément faire des enfants. […] Et un des leitmotiv de ce recueil c’est ce dilemme entre l’attachement et l’arrachement à la lignée.

Elsa Pépin, Il restera toujours de la culture (30 août 2023)

La beauté, la fatigue, la rancoeur, la violence, les prescriptions sociales : ce recueil magistral, avec grâce et dénuement, semble tenir, en si peu de mots, toute la charge de cette révolution féministe en marche.

Yannick Marcoux, Le Devoir (9 septembre 2023)