Illuminer les cendres
S’articulant autour de deux suites poétiques mettant en relief les figures de la mère et du père, Illuminer les cendres convie à une mise à distance du vieillissement et de la mort. Le paysage, la maison, l’objet, le regard et le geste : autant de motifs d’écriture ouvrant à l’intimité d’une parole qui devient le lieu d’un travail sur soi. Et, de là, puisque le langage n’offre jamais que l’échec d’une transformation, le poème s’ouvre à une véritable rencontre de l’autre, à son accueil. Il se trouve ici une réponse à la poétique de Verlaine qui souhaitait « De la nuance, encore et toujours », quand le poème désire trouver la lumière que tout mange – le regard, les ombres – en espérant ne pas écraser le texte « sous le poids des repères ». Pour que l’autre, finalement, y irradie.
soudain il n’est plus de passédes racines ouides mots pour faire bougerla chambre des morts
les yeux ne percent plus les fenêtresles jours ne dressent plus de listesle temps élague des phrases entièresle temps est à l’œuvreet le banc désert où nous aurions pu le perdre