Il fait un temps de bête bridée
Mathieu Simoneau
Il fait un temps de bête bridée évoque la traversée d’un troupeau dans la grisaille, où le narrateur, bête parmi les bêtes, lève les yeux au ciel avant de secouer la tête et de continuer son chemin. Il espère que le poème, malgré son obsolescence programmée, les mènera ailleurs qu’au bord du gouffre. Or, un point de fuite, une présence féminine entre les branches laisse présager qu’un après pourrait avoir lieu. Ce lendemain, le poète l’appelle de toutes ses forces dans une langue parfois verte, mais résolument lyrique.
quelque part on a vidé la lumière du tempsdes peuples entiersdebout dans l’âtregrésillentla voix chargée de branches
les mots rongent leurs patteset la douleur fume encorel’horizon rentre à heure fixenous cuireà petit feu précis
Œuvre en couverture
Paul Caponigro, Running White Deer, County Wicklow, Ireland, 1967.