Huées
Pierre Ouellet
Le nouveau recueil de Pierre Ouellet, Huées, forme un retable avec deux autres recueils : Buées et Ruées. Huées y représente la partie centrale, l’autel sacrificiel qui en constitue le cœur immolé, arraché. Les hululements qu’il fait entendre, plus hauts que les hurlements de ses victimes, sont le souffle resté sur terre des vies emportées qui ne parlent plus que par la bouche de leur colère, de leur désir, de leur amour et de leur haine. Le poème, comme la prière, accentue le bruit de leur respiration d’après la mort, le son que rend l’haleine à nouveau fraîche que la mémoire des survivants garde tel un secret de la vie achevée.
c’est un souvenir qui monteen soi. Pendant quetout tombe autour. Une présence. Mais pluslointaine que sonpassé. Tu te reprends. Prends tesdistances. Tu es là de-vant moi : tu peins tonportrait avec des larmesqui tachent. Ruissellent sur tonvisage. Vernis à oeilrouge à yeux fard àregard pleurs derimmel vinaigre et miel. Semencedes yeux. Parloir des pleurs dortoirdes larmes. Ta chambre nue : le par-lement des larmes et leurmouroir.
DANS LA PRESSE
« Des recueils [Huées et Buées de Pierre Ouellet] d’une redoutable exigence, mais dont le parcours laisse en nous des éclats de conscience d’une rare nécessité. »Hugues Corriveau, Le Devoir, 26-27 janvier 2013