Gobi
Avec des œuvres de Catherine D’Amours
En hommage à un amour particulier, à la fois naïf et poignant, le recueil d’Andrelle Gusain prend forme sous le toit d’une famille qui s’apprivoise et apprend à vivre au fil des non-dits partagés. De la chambre à la fenêtre, Gobi redonne aux détails du quotidien leur importance, transformant la maison en un lieu où les ombres parlent et les mouches se déplacent au compte-gouttes. Comme un désert, immense et aride, le temps s’étend sur les pages dans une lenteur hypnotisante.
Serait-ce un chat qui se faufile dans le coin du poème ? Par traits minimalistes, la poésie de Gobi se déploie dans l’angle inattendu d’une contemplation en retrait, silencieuse. En cachette, la narration s’allie à ce qui se déplace dans la nuit, à celui qui lèche les blessures dans le huis clos domestique.
je suis si loin
de cette armoire
sa laque orange collantede mes jeunes jours
dans la chaleur des corps
et des carrés de feutresj’ai le visage au creux du ventre
il y a le vieux chiffon de ma mère
et deux fantômes sur l’autoroute
LAURÉATE | PRIX FÉLIX-LECLERC DE POÉSIE 2023