Embellie
Embellie se veut le lieu d’une rencontre, lieu de la poésie fragile de l’absence et de la présence, où se joue l’expérience de la vie et de la connaissance, qui est avant tout re-connaissance de l’autre, source de la seule révélation qui importe et qui s’obtient à la faveur d’un dialogue fondamental. Mais pour que le dialogue puisse s’établir, il faut d’abord qu’il interpelle celui avec lequel il veut fonder une amitié l’espace d’un instant, d’un « moment fragile ». « J’aimais ta voix s’échapper », peut-on lire ici. Et c’est justement le sens de cette interpellation qui a pour but l’établissement d’une connivence avec celui à qui elle s’adresse, ce quelqu’un à la fois connu et inconnu. C’est ainsi qu’entre la mémoire et le présent, une sorte d’harmonie profonde s’établit, évoquant une musique du silence.
Mon chez-moi je vais devoiry marcher je le sais ouirelever mes manches d’inconnula musique la mienneje l’entends déjàles autres ne peuvent
ne me dis rien tu dessèches mon étoiletoi montée vers moi ton ombre a blanchije creuse dans le vent le matin là-basatteindre mon nom.
DANS LA PRESSE
«La poésie de Pierre DesRuisseaux a cela d’étonnant, à savoir que, malgré une large part de noirceur fondamentale, elle ressurgit toujours de ce lieu d’ombre avec éclat, redonnant à une forme d’espérance indélogeable ses droits et sa grandeur. […] Beau livre ultime, donc, avec sa part d’espoir et de radicale lucidité. Pierre DesRuisseaux aura, avec son Embellie, suivi de Sang froid, donnés sa mesure de poète amoureux et attentif à la survie des sentiments.»Hugues Corriveau, Le Devoir, 12-13 mars 2016