2024

$24.95

978-2-89766-455-8
$18.99
978-2-89766-456-5

Elle voudrait l’ailleurs encore

Diane Régimbald

Avec des œuvres de Sophie Lanctôt

Être fille, devenir mère, être fille toujours. Elle voudrait l’ailleurs encore joue avec la permutation du féminin dans un continuum de renversement. Quelle est la force vive de la mère, quelle est sa langue, sa volonté de puissance et d’absence ? Où s’échappe la fille, avec ses failles et ses cicatrices, dans son désir inassouvi de l’ailleurs ? Le recueil plonge dans l’expérience de la maternité, révélant la douleur de la perte de la mère et les complexités de l’amour filial. Donner la vie, (se) donner la mort, est-ce bien cela, faire corps avec l’amour du vivant ? La poésie de Diane Régimbald offre une traversée singulière dans les espaces de mémoire où se nouent des récits de femmes et leur soif de liberté à la rencontre plurielle d’elles-mêmes.

Les œuvres de l’artiste Sophie Lanctôt se lient aux poèmes avec une force vive et sensible et invitent à cette sortie du monde que permet la création.

 

l’essence d’être fille

reprendra le terrain

la mère en moi courbera la tête

mais n’effacera jamais

sa tâche

 

qui de plus coupable qu’elle

pour affronter les batailles ?

pour dire oui

à ce qu’elle tait

 

ce désir toujours de voler

de prendre les airs

corps ouvert

à l’échappée

 

 

DANS LA PRESSE



En fait, pour moi, le travail d’une vie c’est la liberté. Je pense que dans tous les liens qu’on fabrique, qui nous unissent aux êtres qu’on aime, aux choses, aux paysages, y’a quelque chose qui peut nous faire grandir et c’est d’aller dans un espace de liberté. Mais qu’est-ce que c’est que cet espace de liberté-là? On peut se sentir souvent pris dans des engrenages, donc réussir à aller là, dans cet espace-là, c’est là pour moi l’ailleurs. […] C’est une altérité qu’on porte en soi.

– Lynda Dion, Libraire de force (CIBL 101,5), émission 270, diffusée le 22 février 2024.


Ce livre n’a pas la prétention d’imposer un sujet neuf ; bien au contraire, nombre de citations qui l’accompagnent parlent du même sujet, mais il réussit à dire vrai, sans failles, d’une intimité qui fonde son travail. Tout se joue ici « dans l’aimance insatiable ».

– Hugues Corriveau, « Ce que fille dit de la mère », journal Le Devoir, le 9 mars 2024.


Diane Régimbald qui est une grande poète […], qui a eu de nombreuses nominations, prix et distinctions, maintes fois traduite dans plusieurs langues. Récemment, on apprenait qu’elle était sur la liste préliminaire du très prestigieux prix Malarmé, qui est le prix de poésie le plus important en francophonie. Alors, Diane Régimbald publiait il y a peu, « Elle voudrait l’ailleurs encore », illustré par les oeuvres de Sophie Lanctôt. En quelques mots, c’est un livre sur ce qu’être la fille d’une mère, ce qu’est être la fille d’une mère, mais devenir soi-même mère, les difficultés d’être l’une ou l’autre, ou d’être l’une et l’autre, mais aussi la puissance, la force, les joies de tout ça.

– Mélikah Abdelmoumen, « La poésie québécoise au féminin », à l'émission Dessine-moi un matin (Radio-Canada, Première chaîne), le 14 avril 2024.


[...] Entendons-nous bien, car cela s’apparente à un sortilège propre à la plus savante des écritures qui soit, à savoir qu’il existe des textes, assez rares, où tout de soi se trouve dit sans que pour autant y figurent des confessions en bonne et due forme, je veux dire des révélations qui soient de l’ordre d’un étalement noir sur blanc de sa plus intime vérité.
C’est que l’intime ici englobe les autres. Dans le miroir de la page sont conviées d’autres femmes. La fille de Denise, j’insiste sur ce point, en tant qu’unique est également plurielle. Elle évoque une histoire ancienne qui est toujours actuelle. Celle de sa mère. Rien n’est révolu. Il n’y a aucune résolution, mais une passation, de la poursuite, un lien de mère en fille. Elles désirent l’ailleurs encore.


– Daniel Guénette, « Elle voudrait l'ailleurs encore » - magazine littéraire Nuit blanche, no. 174, mai 2024.


Diane Régimbald nous présente le maternel sous ses figures les plus désarmantes. Mère hospitalière et rassurante, ayant « cousu les vêtements / de son petit monde – habillé de tissus / son cocon ». Mère fuyante, aux courbes maigres, insoumise et mystérieuse, apte à démissionner, à s’effacer, rêvant encore d’autre chose, d’un ailleurs qui la délivrerait des habitudes, qui lui rendrait sa solitude, sa liberté depuis toujours révolue. Et mère rompue par le temps, disparaissante, dont le désir s’amenuise jusqu’aux confins de l’épuisement. Disparaissante au point de mourir, « en plein jour au lit / s’offrant la fin ». Elle est mère bonne ou mauvaise, vivante ou morte, mère dans toutes les langues. […] « Elle voudrait l’ailleurs encore » est une expérience esthétique immersive, émaillée d’aquarelles aux couleurs subtiles et aux formes évasives.

– Salomé Assor, « Elle voudrait l’ailleurs encore », Spirale magazine no. 286, printemps 2024.


Elle expose avec une poésie concise et lumineuse les paradoxes d’être fille et mère. Un peu comme une plante qui pousse dans plusieurs directions en même temps. […] Elle dit bien les forces contradictoires qui cohabitent, qui luttent en nous. […] J’aime la douceur, la lucidité avec laquelle elle dit ce tiraillement de la maternité. Ce n’est pas violent, il y a quelque chose de doux et c’est en même temps une fouille très profonde, très vraie, pas trop méandreuse, qui aborde les rôles qu’on endossent, des chemins qui s’ouvrent en nous souvent dans la confusion.

– Elsa Pépin, pour sa chronique « On lit quoi » à l'émission Il restera toujours de la culture(Radio-Canada, Première chaîne), diffusée le 22 mai 2024.