Du train où va la mort
Gabriel-Pierre Ouellette
Apprendre à vivre «la mort sans pleurs, notre active fille et servante» (Rimbaud), c’est regarder la lumière des rochers et rejoindre la terre sous la neige. Il faut prendre sur soi l’effroi de la glace et de la boue avec «des chevaux nus dans la bouche». Fidèle à sa trajectoire, le poète continue dans sa veine généreuse à explorer des thématiques riches en symboles. Le cheval, la pierre, la conjonction de l’animal, du minéral et de l’humain donnent aux poèmes leur voix étrange et envoûtante. On peut ainsi mesurer à la joie «la pierre de la mort» parce que la voix même du poème y est taillée.
Le temps se composeLe temps se repose et se parfaitLa poussière encercle le soleil
Couvertes de sueurTrempées de mers et de pluiesLes pierres traversent le temps
La force lente du regardRévèle les os de vieux mursLes migrations obstinées de leurs spectres