Donner ma langue au chant
Donner ma langue au chant réunit divers essais de Madeleine Gagnon comme autant de témoins de l’acuité de son regard. Il se dégage de l’ensemble une vision du monde puisant sa justesse et son originalité dans la sagacité des liens que l’auteure tisse entre poésie, littérature, art et enjeux sociaux. S’y déploie une écriture qui prend le risque d’offrir sa langue à l’impératif du chant; une avancée intellectuelle à son plus haut niveau de pertinence, en ce qu’elle se fonde et s’ouvre sur une pratique de la vie et de la création.
Si j’ai toujours écrit, c’est que les mots du silence de l’autre, dans l’acte même de l’écriture, avaient ce don (étrange, merveilleux) de me parler mieux. Disons que je les entends mieux dans l’écriture que partout ailleurs. Quelle que soit la forme dans laquelle se coulera cette écriture (poèmes, proses). Ces mots, on les entend aussi dans l’amour, quand l’amour, au-delà d’un nécessaire amoncellement de mots, devient ce tremblement de terre corporel et redonne enfin au corps son initiale opalescence.
Œuvre en couverture
Fernand Leduc, Jeu d’écriture
DANS LA PRESSE
« […] Gagnon nous offre ici un véritable cours de littérature, en fait, ce qu’un cours de littérature devrait être. Conscience et émotion, illustration et création, mots et musiques, intelligence et originalité, savoirs et plaisirs. […] C’est bien à travers l’écoute, de soi et des autres, que la parole de Madeleine Gagnon vibre, laissant derrière elle un sens aigu de la beauté, du désir, d’une maison d’écriture – fenêtre et table de travail –, motif dominant de son œuvre. »Claudine Potvin, « Risquer l’impossible », in Lettres québécoises, 2012
« Madeleine Gagnon fait exception par la faculté très rare qu’elle a d’investir la théorie la plus avancée, voire la plus austère, par une bonne dose de poésie, et même de narration. […] La poésie, écrit Madeleine Gagnon avec une belle simplicité, « c’est la pensée qui chante », et il n’est pas étonnant que la pensée qui en rend compte ait sa composante de chant elle aussi. Dès lors, poésie et pensée se mirent l’une l’autre à l’infini. »
André Brochu, Voix et images, printemps-été 2012