Des formes utiles

Martine Audet

Des formes utiles est un recueil de vaillance et de veille. Il est le côté face du vide et des manques, du froid et de l’oubli. Ce à quoi le coeur résiste ou cède. Et il est tout autant, depuis l’entaille profonde, à coup de questions, d’étonnements et de rêves, ce que, de l’être et du comment, les mots donnent à voir ou à taire. Peut-être ce à quoi les vents nous préparent.

Accompagné de cercles réalisés au crayon par la poète, le recueil donne à voir son avant-poème, sorte de lexique monoculaire où se font et se défont les formes à venir. Hypnotique, l’écriture de Martine Audet poursuit son travail d’orfèvrerie dans les sinuosités de la langue et de notre rapport au monde.

Combien de dos cassés ont fait mon enfance ?

Je suis la fille sans fenêtre,

je ne suis pas le garçon vif

sous les cèdres.

Je mange mes doigts

pour me débarrasser de la honte.

Je ne nourris ainsi que le coeur aboyant

du mensonge.

DANS LA PRESSE

Martine Audet marche d’un pas vacillant, mais c’est dans cette fragilité qu’elle se révèle et nous rejoint. Nous partageons avec elle un regard avide d’humanité, un tressaillement devant l’immensité ainsi qu’une totale incompréhension de la cruauté et de la place à occuper dans le monde. […] Martine Audet y découpe des formes dans le rêve, graves ou utiles. Elle se confie aux mots qui font partie d’un lexique lentement constitué au fil de sa pratique.

– Mario Cloutier, La Presse (19 Février 2023)

Il y a quelque chose de plus silencieux, de plus vivant qui nous fait exister […] et je pense que ces « Formes utiles » nous amènent à une haute existence, qui nous fait grandir humainement.

Je crois que Martine, tout en travaillant énormément ses phrases, ses dessins, etc., nous amène à penser que la poésie est aussi une forme de simplicité. C’est une façon de voir le monde autrement, mais très simple, alors qu’il est très encombré.

-Rodney Saint-Éloi et Catherine Mavrikakis, Émission Pénéloppe sur ICI Première (15 Février 2023)

Hors de toute évidence, à l’abri d’une simplicité fausse, la brèche qui jalonne l’expérience du monde — pour reprendre la formule d’un autre grand poète montréalais — fomente, au creux de ces pages, un langage qui sache parler la langue de ses deux parois. De fait, d’écho en écho, entre dire et silence, veille et oubli, la poésie d’Audet fait sens d’ un mot dont nous risquons souvent d’oublier qu’il est, peut-être, poétique : utile.

-Hugo, Libraire chez Gallimard

C’est vraiment une poète d’une grande humilité, avec un grand projet d’œuvre qu’elle calcule, qu’elle cartographie, mais dont une grande part se révèle à elle presqu’en même temps qu’à nous-même. On a comme l’impression de découvrir avec elle, et de marcher beaucoup avec elle, à travers son œuvre.

— Marjolaine Beauchamp, Il restera toujours la culture, ICI Première (25 Avril 2023)

Martine Audet nous propose son recueil le plus accessible. S’y offre le frôlement de ce qui frissonne à fleur de peau. « Je sais que le coeur a la taille d’un poing, / mais qu’empoigne-t-il du monde / qui ne soit pas la pluie, / pas la croix des pluies, / ni sa blessure / qui étincelle ? »

-Hugues Corriveau. Le Devoir (24 décembre 2022)

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