Des amours
Paul Bélanger
Des amours rassemble quatre suites poétiques écrites au fil du temps et rassemblées dans les dernières années. Le jeu de mots n’est pas innocent : l’auteur s’adresse toujours à l’absente aimée, à sa ténèbre amante. Ce contrepoint nous reconduit à l’amour en tant que connaissance. Au fil des poèmes c’est un chant spirituel qui mène les corps au delà d’eux-mêmes, où la figure de l’absente devient cela même qui est aimée.
Si près de t’aimer AmourJ’ai chuté de lenteur Icare foudroyéEn un mot singulier et mortelCar de si tôt ne verrons plusPersonne mourir d’amourPersonne à jamais. Tu m’habitesEt fais des jours un sensÔ mon fantôme de tous les liensEn moi endormie sur le qui viveD’où me vient que je t’aime si fortAlors que tu es absente – l’absenteDe tout bouquet – et tout flotteComme un souvenir en désuétude« Que soit béni le jour, et le mois, et l’année,Et la saison, le temps, et l’heure et le moment,Le pays joli et le lieu, où je fus prisPar deux beaux yeux qui m’ont lié* »*Pétrarque
DANS LA PRESSE
«Des amours est un recueil envoûtant, une nuit toujours ramenée « à l’incontournable énigme / du jour », qui ne manquera pas d’inspirer ses lecteurs et lectrices, devant à leur tour s’inventer une vie idéale à travers la contingence des corps.»Vanessa Courville, Les Méconnus, 4 janvier 2016
«Seul le poème parvient à donner, sinon un sens, du moins une forme à cette expérience douloureuse de la perte. Seul à pouvoir prendre la mesure de « cette intimité » et de « l'intransigeance/ du réel », il est aussi le seul à pouvoir approcher l'intensité de cet amour, mais aussi de son mystère, offrant ainsi un lit, une sépulture à l'amante et à la nuée d'ombre qu'elle laisse derrière elle : « pour celle qui jamais ne se dévoile/ je donne un poème ».»
Denise Brassard, Voix et images, printemps-été 2016