Déblais

Paul Bélanger

On nage dans les profondeurs des déblais, noyé, emmuré, enterré, suivant la lueur lointaine d’une vie sans blessure, une vie au-dessus et au-delà, une sorte de conjuration de la mort par l’appel des mots, des figures ouvrant au temps séculaire sa propre vie limitée, et que cela se vit chaque jour de l’éternité.

Constitué autour de figures mythologiques, Déblais est un livre de deuil. Ophélie, Orphée, Eurydice, Hamlet, la Sybille viennent tour à tour illustrer ou incarner, en quelque sorte, les chemins de l’absence. Par un retournement propre au poème, le chant s’ouvre à l’obscur et révèle le passage sans cesse franchi dans le bruit et la fureur.

En chute libre

au milieu de ce monde

qui n’est plus qu’ombre

sinon d’un corps déchu

d’une onde dans l’eau

rappelant un caillou tombé

Artiste
Sophie Jodoin

DANS LA PRESSE

Sans être un recueil sur le vieillissement, Déblais propose des passages magnifiques qui témoignent habilement du chemin parcouru ; des vers dans lesquels résonnent les vastes connaissances inhérentes à une riche vie poétique. - Jérémy Laniel dans Les libraires no 118 (printemps 2020)

Son œuvre est riche, si profonde qu'avec elle nous touchons le fond, parvenons aux abysses où nous attend son Ophélie. - Daniel Guénette dans Le Blogue de Dédé blanc-bec (décembre 2019)

Il faut être insensible à la beauté du monde, dont l'amour est l'ultime métaphore que même la mort ne peut diluer, pour ne pas vibrer aux vers du recueil. C'est ce même amour en-allée qui nimbe, avec toute la luminosité possible, l'ensemble des vers, mais de façon encore plus éclatante les dernières pages du livre. - Jean-François Crépeau dans Le Canada Français (novembre 2019)

Paul Bélanger sonde l'absence et le deuil. - Auteur inconnu dans Les libraires (automne 2019)

PRIX ET DISTINCTIONS

Finaliste au Prix du Gouverneur général de Poésie 2020