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De loin
Quelquefois, il nous faut partir, cesser de nourrir la relation entre un moi trop intime et le réseau qui nous lie aux autres. Toute conversation entre le moi et le monde se détourne de la réalité intérieure. Nous voyageons ailleurs en ne cherchant rien ni personne. Certains mots, certains gestes, certains endroits, pourtant, préservent leur intimité et leur puissance évocatrice. Puis un jour, sans y penser, nous revenons de loin pour reprendre le fil de notre vie. Nous recommençons la longue conversation avec l’autre. De loin, nous revenons au présent pour mieux comprendre que le passé et l’avenir font partie d’une seule conscience qui, de temps en temps, nous rejoint en simplicité et mystère
En écrivant, je laisse quelque chose que je n’arrive pas à définir. Une certaine attitude ou connaissance. Les mots «commencer» et «finir» n’ont plus de sens. Nous sommes toujours au milieu, au passage, entourés par des espaces qui résistent à la définition.
DANS LA PRESSE
«La lecture du dernier ouvrage d’Andrea Moorhead ouvre à la pensée ce chemin de l’introspection nécessaire que nous faisons parfois sur notre rapport à la perte. […] Ces prismes de vie sont portés par le souffle de la langue qui trouve en Andrea Moorhead une interprète forte. Il y a un chant intérieur à cette approche de ce que nous acceptons de perdre. À la question permanente de faire exister l’absence, par les mots, autrement. Tel le laboureur, Andrea Moorhead sillonne l’esprit.»Téric Boucebci, Cahiers littéraires internationaux Phoenix, 2012