Dans l’ombre saccagée du désir

Alors que Le dernier doute des bêtes cherchait, par une démarche ascétique, à rendre compte de moments de conscience présentant la défaite lumineuse de l’amour, Dans l’ombre saccagée du désir aborde la part obscure de cette passion. L’écriture n’est plus dans l’ascèse, mais dans une réponse du corps, crue, brutale. La pulsion hurle, crache, refuse la défaite amoureuse. Le livre prend voix dans une écriture qui se mesure à cette démesure. Les textes syncopés utilisent la prose jusqu’au ton narratif. Les phrases hachurées, même lacérées par moments, se pressent vers une cruauté sacrée, vers une vérité barbare. Il s’agit d’aller, sous l’apparence de la fougue, vers un « savant désordre » maîtrisé.

Le tatouage est une fatalité qui n’a pas de chance;

le corps tuméfié, un graffiti qu’on ne saurait aimer

que dans une ultime audace du goût.

 

Il s’agit pour la chambre de regarder cette dernière

folie bien en face.