Comment ça se passe
Antonio D'Alfonso
À la fois intime et politique, désespérée dans certains poèmes, l’écriture ne cesse ici de plaider pour une parole ouverte, pour la survie des choses simples qui font aussi le monde, en dépit de sa fureur. Le poème devient une expérience de réalité intense, un appel à se remémorer, une volonté d’affirmer que la vie est le centre de toute écriture. Pour l’auteur, le poème est le dernier cri de l’homme, celui qui rend la vie à la vie. Ce nouveau livre d’Antonio D’Alfonso pourrait bien représenter la synthèse d’un trajet poétique qui s’étend sur les vingt-cinq dernières années.
Où trouver la métamorphose ?Le ciel est d’un bleu de Giotto, les feuilles bruissenten poussant les chats siamois au-delà des piliers de sable.Personne ne nous donne l’éloquence en cadeau.Les mots trébuchent comme des ivrognes dans la nuit.On s’agrippe sur le bord du trottoiroù traverse le tragique. Souventje me demande comment la matière grisetire la parole des fenêtre barricadées.Enfant, je tournais tout rendez-vous en chicane,parfois en meurtre. On n’a plus besoind’un fusil ou d’un couteau à cran d’arrêt.Le silence est une arme plus fatale que le bronze.Non que je le désirais, on me l’a donné.
Œuvre en couverture
Serge Clément