Chemin du miracle

Il faut, au seuil de sa naissance, inscrire son ombre en plein jour. C’est ainsi que la lumière révèle des résonances qu’on croyait disparues en un jardin aux mots noués. Cela dit, le chemin du miracle n’est visible que de nuit, lorsque l’espace du silence nomme les choses visibles et que réapparaît le corps d’avant l’écriture. Or, c’est bien de ce chemin évanescent que le poète songe à retrouver une définition et un sens.

Le poème n’est pas mortel

il est violent dans la violence

entre le oui et la chaleur d’un autre monde

le matin qui n’est plus

le soir qui n’est pas

écrivant dans le passé enfermé

à la manière des grands oiseaux

il dit adieu au poids des choses

s’affranchit de l’avant et de l’après

lune sombre dans le firmament qui s’éloigne.