Cette heure n’est pas seule
L’auteure présente ainsi son livre : « Le temps ne passe plus. Il m’accompagne partout en tombant dans ma paume comme des billes de plomb. Force de la terre. Les pommes tombent une à une. Un enfant regarde ses pas en tenant une branche de lilas. L’araignée a tissé un hamac entre deux branches de prunier. Sanctuaire. Cette heure n’est pas seule est un chapelet d’instants où il y a communion des regards. Le chant est le cycle d’un jardin où naît et se disloque l’amour. Aube. »
La voix du poète fait naître à la fois un monde fragile et assuré. D’une langue apparemment enfantine et d’un jardin ressemblant à celui d’une enfant qui regarde, étonnée, les merveilles de ce lieu, nous cheminons vers une gravité où la mort devient le seul contour d’un amour. « Aimer est une cathédrale », écrit-elle.
Pas mou le lacDur dur durUn parquet de balPour les libellules et les araignéesToutes excitéesDe valser tout le jourSur l’eau barbouilléeDe lacs et de montagnesMais voilà que MartinLe pêcheur, le salaudA plongé dans le lacEt a sorti le poissonÉcrasé tout au fondRelaxe ma libelluleMon araignée d’aube claireY’ a rien de solideTout se pénètre et s’entrelacs.
Artiste
Christiane Desjardins
DANS LA PRESSE
«Sa poésie est teintée d'une réelle candeur devant l'émergence d'une scène anodine, sorte d'équilibre entre un regard ingénu et une méditation d'une grande sagesse, presque orientale : “Un caillou plonge / Délivré/ L'eau coule vers la mer / Et nous ne tombons pas”. On reste étonné de cette tranquille fascination devant le plus petit témoignage de fragilité.»Hugues Corriveau, Le Devoir, 2006.
«On se croirait presque comme Saint-Denys Garneau au seuil de la chambre, à laisser faire l'enfant qui refait le monde sans le savoir, à observer le grand jeu. […] Et pourtant, le monde est là comme jamais auparavant.»
Vincent Lambert, Québec français, 2007.