Ce qu’elle voit
Voici une sorte de documentaire poétique, un voyage à travers des villes orphelines, presque abandonnées par l’humain, où la narratrice est témoin de scènes sorties d’un cinéma de l’horreur, mais pourtant bien réelles. Elle pose un regard touchant, parfois coupable, parfois révolté, sur les ruines et la mort, qui deviennent les paysages de ce voyage endeuillé. Le «Journal de la cité des mortes» nous transporte à la frontière du Mexique et des États-unis, dans un lieu sordide, troublant. Bouleversée par le sort de ces jeunes filles assassinées par centaines, par milliers, la narratrice nous prête ses yeux qui ont trop vu, brûlés par le sable, la poussière, la douleur. Un recueil écrit tout en finesse, en sensibilité, en force, ponctué d’images magnifiques, percutantes : « C’est le chant des siècles des montagnes des sirènes de boue ». Ce qu’elle voit ne laissera personne indifférent.
J’entre dans la cité des mortesdix secondes avant l’aubequi n’est pas la fin de la nuitmais le cauchemar assissur une nouvelle tombe de sable
Œuvre en couverture
Marc Séguin
Prix
Finaliste au Grand Prix du livre de Montréal
Finaliste au prix Alain-Grandbois