Ce jour qui me précède
Ce texte raconte une traversée paradoxale du moi, du monde et des mots : expérience d’aveuglement, de ravissement en même temps qu’aventure éclairante d’élucidation. Il en va d’une contamination par la sensation immédiate et le souvenir brut (sur fond sacré, mythique, voire archaïque) et d’un effort dans l’écriture pour prêter une voix aux visions, pour ordonner les perceptions informes en bribes de discours et de récits. Ce texte est double : une partie en vers et une partie en prose, sous la forme de fragments ou d’aphorismes. Duplicité retrouvée sur un autre plan dans l’ambivalence tendue quant à l’intention fondamentale du propos : lyrisme ou prosaïsme, expression du sujet ou analyse des mœurs. Rencontre de la voie des poètes et de la veine des moralistes dans la recherche d’une hygiène de vie qui comprenne un rapport à l’autre et un art d’écrire.
Voici le sommeil de mes inquiétudes, le temps de la pauvreté volontaire, l’unique richesse de mes racines. Tout s’allège.
Voici l’heure où je rends l’esprit. Demain prendra naissance dans la confiance de l’aube.
Je m’en vais en paix. Le ciel se découvre à ma chair. Mon univers retrouve sa nuit originelle.Je t’aime au-delà de ce qui pourrait nous séparer.
DANS LA PRESSE
«Avec Ce jour qui me précède (sa troisième parution au Noroît), Gauthier nous propose son recueil le plus accompli dans sa structure formelle et sa richesse émotive. [...] Jacques Gauthier découvre une présence poétique qui lui appartient; un rythme dense et haletant où chaque phrase se transforme en “un geste d'amour”. Il suffit de lire cette œuvre et celle de Fernand Ouellette pour comprendre que le poids de l'expérience humaine repose parfois dans l'intonation lumineuse de la vie spirituelle.»David Cantin, Le Devoir, 4 octobre 2007