Carnet d’un improbable été
Claude Paradis
Au fil des vacances, le poète a tout son temps. C’est un flâneur compétent qui entraîne le lecteur dans ses rêveries estivales, faites de méditations, de pensées, d’observations de son « improbable été ». Attentif aux signes sourds du réel, il révèle ce qui se tapit dans l’invisible, et transcrit ce qui tremble en lui. Il nous donne à lire des poèmes sensibles aux jours et à la vie, avec des pointes d’essais qui l’entraînent du côté de la pensée. Toute sa transparence révèle aussi une voix au long cours. Il ne cherche pas tant à nous impressionner qu’à nous donner à vivre l’expérience même du langage et de la vie.
On y arrive enfin, on aborde les limitesfixées par d’autres que soi ; une autregéographie s’offre, plus personnelleet plus souple, aux horizons plus ouverts,des territoires sur lesquels on imposerases frontières. La fraîcheur du matintombe sur la table de la terrasse, où j’écrissous les arbres. Une ambiance calmes’accroche aux branches à mesureque reviennent les oiseaux. J’empruntetout ce que j’écris aux heures matinales,à la solitude, aux livres de poèmeset à la musique. Je ne suis pas de ceuxqui créent des histoires avec des riens :je transcris ce qui tremble tout en moi.Tout un été, depuis le milieu de l’être,j’essaierai de dessiner la carte de mon âme,le lieu où le regard construit la liberté.
Photographies
Yves Laroche
DANS LA PRESSE
«Claude Paradis nous offre dans Carnet d’un improbable été un livre de maturité. Ses mots sont transparents comme une eau sur fond de cailloux lumineux […] Il en ressort une petite musique qui réussit […] à créer des images là où, en principe, il n’y aurait que le vide.»Le Libraire, juin-juillet-août 2013
«Bien que le recueil, d’une écriture sobre et intimiste, n’entre jamais trop avant dans le lyrisme, plusieurs images nous saisissent, d’une touchante vulnérabilité. C’est ce qui fait la force de l’œuvre, car nous tremblons avec le poète devant la beauté du monde, celle qui nous renvoie à nos propres limites…»
Mathieu Simoneau, Nuit blanche, été 2014