Brisures
Brisures constitue une sorte d’inventaire de l’exaspération face au monde tel qu’il est, au moyen d’observations concises, tendues vers la vérité, et dont la forme renvoie aux ambitions lointaines de la poésie. Ces constats sont organisés de façon à ménager des déplacements et des ouvertures.La forme même des poèmes est fixe (deux lignes qui ne sont ni plus ni moins qu’un alexandrin coupé en deux, et qui s’enchaînent les uns les autres), «Tes phrases terminales / s’appuient sur les suivantes»; «Vois ta pauvre ironie/qui règne sans pouvoir» et propose une lecture en continue où les enchaînements, les échos et les retours témoignent d’une attention parfois teintée d’ironie, d’une exigence poétique. L’ensemble de ces «constats» ne conduit pas tant à une réponse qu’à une conscience qui ne peut «habiter [le monde] qu’en dehors».
1Voici venu le tempsde l’exaspération.
2L’espacedisparaît dans ses éparpillements.
3L’idée de tempset l’idée d’espace te fuient.
Œuvre en couverture