Au partage des eaux

les eaux mouillées.

mélange des langues et les draps et les os humides

et les lianes de verts sur les troncs de la rive.

les grands arbres qui culbutent tantôt au creux du liquide

les oiseaux posés attente de la proie.

aucune fenêtre qui s’ouvre ne peut surprendre ce lent

mouvement. l’attache infime de l’aile sur la branche

avant le tracé violet dans l’air.

strie dans l’espace toujours écourtée pour pouvoir être

saisie avec plénitude. il n’y a jamais assez d’encre

offerte au trait de la plume. dire devient alors le mirage.

le ciel est toujours vainqueur.

devient magique lorsque l’animal plonge au-dessus de la

surface. et l’oiseau bleu et vert ressort à peine humecté.

l’eau juste troublée vite refermée poursuit la descente

vers le bassin des joutes.