Collection Chemins de traverse
2012

$23.95

ISBN : 978-2-89018-746-7

Au clair de la nuit

Corinne Bayle

Dans ce nouveau livre, l’auteure mêle l’intime de souvenirs et la réflexion critique autour du motif de la nuit et de ses fantômes, de ses rêveries et de ses images. Les chapitres recomposent par fragments une méditation consacrée à toutes les formes d’art et se ramifient par une série de références orchestrées en motifs récurrents, centrés sur la poésie, la peinture, la musique et le romantisme. On y croise Gérard de Nerval et Alfred de Vigny, Schumann et Hoffmann, Caroline von Günderode et Novalis, Fanny et Félix Mendelssohn, Baudelaire, Rimbaud nocturne, Victor Hugo somnambule, Van Gogh, Caspar David Friedrich et Heinrich von Kleist, Percy Bysshe et Mary Shelley, Hölderlin et René Char, Emily Dickinson et Emily Brontë, et encore des ombres issues du cinéma ou du théâtre qui croisent la mémoire enfantine de la Comtesse de Ségur et d’un grand-père fantasque, faisant se lever en un chœur imaginaire les voix aimées, les lieders et les poèmes murmurés dans le noir.

 

La Beauté : est-elle plus difficile que l’amour ?
C’est un mot auquel j’aimerais pouvoir (re)mettre une majuscule. Un mot tabou, à peu près autant que âme aujourd’hui. Au milieu du XIXe siècle, Baudelaire a définitivement changé son sens, lui offrant une réversibilité toute de tensions nouée. Parfois, elle a le corps du serpent qui danse, ou celui d’Apollonie Sabatier, sculptée nue par Auguste Clésinger; parfois, elle est ce lourd rêve de pierre et Nuit mélancolique au visage penché de Michel-Ange. Elle est tantôt vers ciselé, craquant dans le corset serré de ses trouvailles prosodiques, tantôt prose souple et libérée, nourrie d’images miroitantes, d’arabesques virtuoses — des recueils poétiques à la critique d’art. […]
Je ne la vois plus, cœur plein, monde vide. Ou alors, là où je ne l’attends pas, dans un ciel sans nuage, lavé de bleu, au-dessus d’oliviers méditerranéens ou de la mer Baltique, du Sud au Nord, réinventée. Beauté écorchée vive, aussi, de ces trouées de lumière dans un tunnel de verdure, jeux d’ombres et de soleil accordés aux intermittences du cœur. Je la voudrais circonscrite d’une plume rêveuse, pour retenir la fugitive trace d’instants exaltés.

Œuvre en couverture
Vincent Van Gogh

DANS LA PRESSE


« Cette ode élégante au romantisme, curieuse et informée, a le don de nous mettre, séance tenante, devant tel ou tel spectacle inouï. […] Si la critique avait toujours autant de liberté, la vie de l’esprit serait une romance, un espoir. »

Guylaine Massoutre, Le Devoir, 2-3 juin 2012

« […] les ombres, les amours, comme le rêve, s’épanchent dans la vie : le plus intime croise, voire se fond avec le meilleur de la littérature et de l’art, l’émotion affleure sans cesse, avec tel fredonnement d’un grand-père, tel film vu (ou revu) avec un fils et le dernier mot reste : Hope. Toujours avec délicatesse, avec discrétion, communiquant une nostalgie certaine avec également l’espoir de la voir rédimée par les mots. »

Ronald Klapka, La lettre de la Magdelaine, juillet 2012

« Outre la richesse et la subtilité des analyses, m’a particulièrement touché son approche de l’art qui fait fi du dogmatisme et de la sèche dissection pour se laisser librement impressionner par les affects sollicités par telle ou telle œuvre, à l’image d’une plaque sensible. Cette déformation assumée n’en ouvre pas moins les arcanes de la création en nous dépeignant un art incarné, poreux des formes qui l’entourent, ému et vivant. »

Romain Verger, « L’urgence hallucinée de la Beauté », L’anagnoste, octobre 2012