À travers nuits, suivi de Hors les rêves
Ce texte raconte une traversée paradoxale du moi, du monde et des mots : expérience d’aveuglement, de ravissement en même temps qu’aventure éclairante d’élucidation. Il en va d’une contamination par la sensation immédiate et le souvenir brut (sur fond sacré, mythique, voire archaïque) et d’un effort dans l’écriture pour prêter une voix aux visions, pour ordonner les perceptions informes en bribes de discours et de récits. Ce texte est double : une partie en vers et une partie en prose, sous la forme de fragments ou d’aphorismes. Duplicité retrouvée sur un autre plan dans l’ambivalence tendue quant à l’intention fondamentale du propos : lyrisme ou prosaïsme, expression du sujet ou analyse des mœurs. Rencontre de la voie des poètes et de la veine des moralistes dans la recherche d’une hygiène de vie qui comprenne un rapport à l’autre et un art d’écrire.
Je dore les rougesEt fronce l’étoffeRiche de la pénombre du soir
Le fleuve des mortsPar deux fois me traverseEntre l’avenue du ParcEt le boulevard Saint-Laurent
Je réponds à la prièreIncendiaire et mélancoliqueDes morts qui ont écrit.
Œuvre en couverture
Luc C. Courchesne, Les portraits imaginaires I