La semaine dernière, Jean Royer nous a quittés. Le décès du poète nous attriste, évidemment. Mais Jean Royer nous laisse aussi une œuvre diversifiée comprenant des poèmes, des chroniques, des entretiens, une œuvre d’éditeur. Il a été témoin des 50 dernières années par son travail de chroniqueur et de journaliste. En cela, son engagement vis-à-vis l’écriture des autres a été d’une grande constance.
Jean Royer a été honoré par plusieurs prix, dont le Prix Athanase-David, la plus haute distinction littéraire du Québec.
L’amour est au cœur de sa trajectoire poétique et l’amour de la poésie au cœur de ses essais.
Nous avons entamé en 2012, aux Éditions du Noroît, la publication d’un cycle d’essais intitulé « L’arbre du veilleur », dont trois volumes ont été publiés à ce jour, auxquels s’ajoutera cet automne le volume quatre, qui s’intitule « L’autre parole » et qui est dédié à la poésie des femmes sous la forme du poème didactique, et qui est peut-être son ouvrage le plus libre, en ceci qu’il s’était dépouillé de toute représentation quant à la forme de l’essai et du poème, pour donner libre cours à une plume vive et soucieuse d’être comprise simplement.
Ce cycle des plus précieux est en quelque sorte un testament de lecteur. Pendant plus de cinquante ans, il a été un interlocuteur parlant de la poésie québécoise et mondiale. En donnant ainsi sa lecture, il ouvre aux lecteurs et lectrices des possibilités d’exploration. En même temps, ce travail est révélateur d’un engagement qui pourra en inspirer plus d’un, espère-t-on.
Le cycle de « L’arbre du veilleur » comprend 
1. L’arbre du veilleur, 2013
2. La voix antérieure, paysages et poétiques, 2014
3. La fêlure la quête, 2015
4. L’autre parole, poèmes didactiques, 2019
5. Dans le regard d’Eurydice, suivi de Pensée du poème, à paraître
Ce dernier livre du cycle a été écrit à partir de la possibilité d’écrire encore de la poésie après Auschwitz.
Jean Royer a compris avant bien des critiques et bien des hommes que l’écriture des femmes changeait quelque peu la donne. Il a contribué à ce que la poésie écrite par les femmes soit lue à sa juste mesure.
Jean Royer a donné le meilleur de lui-même dans ces essais ouverts à la poésie du monde et disponible aux diverses tendances.
Une cérémonie honorant sa mémoire aura lieu en août.
