Scaphandre
Avec une œuvre de Laura Findlay en couverture
Est-ce que le futur peut encore se rêver ? Ou est-ce que l’obscurité peu à peu nous avale ? Gravitant dans la mémoire de la conquête spatiale, Scaphandre s’enfonce dans les profondeurs océaniques jusqu’aux limites de l’espace à la recherche de nouvelles formes de survie. Car quelque chose altère le souffle, nous avançons en terrain hostile : anxiété, peur, épuisement – réussir réussir réussir même si le coeur s’effrite à chaque geste.
Devant la désillusion des grandes ambitions de son époque, une femme sonde la noirceur qui l’habite dans une poésie vertigineuse et hantée. Les chapitres se télescopent, de la première mise en orbite de Laïka à une soirée brumeuse sur la Plaza Saint-Hubert, à travers une écriture sédimentaire où chaque vers émerge de l’érosion des matières vivantes. Une brèche s’ouvre, la voix se déleste de son armure : des futurs possibles discutent dans le noir.
je me fabrique en cachette
reviens de l’arrière-plan
d’une ancienne constellation
ou d’une enfance sans enfant
le jour disparaît au fond
du trou noir : je n’existe plus
sinon dans la défaite, je parle
de l’avenir comme d’un passé désarmé
que je reconstruis et démolis
sans cesse dans une existence suspecte
hors la gravité enfin
la possibilité d’une joie
longue